LES SUCCESSEURS DES DE PANAT

 

 

JEAN DE LEVIS

    Louis de Panat n'ayant pas d'enfants fit de son neveu, Jean de Lévis, l'héritier de toutes ses possessions. Jean était fils de sa soeur Catherine de Panat, mariée en 1408 à Gaston de Lévis seigneur de Léran.

    Louis mit comme condition à sa donation l'obligation pour son neveu de porter le nom et les armes de Panat. Cela explique que le nom de Panat se soit perpétué à travers des familles aux noms différents : Lévis, Castelpers, Brunet.

LES CASTELPERS

Raymond de Castelpers-Panat

    Jean de Lévis étant lui aussi sans enfants, il fit son héritière, Marguerite de Narbonne, sa nièce, mariée en 1513 à Raymond de Castelpers, auquel elle apporta tous les biens de la maison de Panat

Jean II de Castelpers-Panat

    Il avait épousé en1550 Jeanne de Clermont-Lodève, fervente protestante et femme autoritaire. Elle éleva ses trois enfants : Jean, Jacques et Anne dans la religion réformée.

Jean III de Castelpers-Panat et les guerres de Religion

    Jean et son frère jacques jouèrent un rôle important pendant les guerres de Religion. Gouverneur de Millau, Jean III fut élu, en 1572, par les protestants pour les commander en Rouergue et dans les Cévennes. Avec son frère, ils guerroyèrent contre les catholiques dans les régions de Millau et de Saint-Affrique, à Sommières, à Castres et au Vigan, Jacques fut tué en 1577.

    Jean ne participa pas à la prise de Saint-Sernin le 9 mars 1573 par le capitaine protestant Dupuy qui fit égorger 180 catholiques.

    Il n'intervint pas non plus dans la lutte que se livrèrent à Plaisance, en février 1587, catholiques et protestants pour la possession du piton sur lequel se trouvait le château, au nord-est de l'église.

    Aucun document ne fait état d'une intervention des protestants à Coupiac. Cela paraît curieux, étant donné que leur chef était seigneur de Coupiac. Il faut croire que Jean III a voulu éviter de porter la guerre et ses dévastations sur ses propres terres.

    Il mourut, en 1598. Dans son testament, rédigé en 1597, au château de Thouels, il demande que "son corps soit enseveli dans la forme de la religion réformée, au tombeau de son père, dans l'église de Notre-Dame-de-Massiliergues".

David de Castelpers-Panat

    Il n'eut qu'une fille, Anne, mariée à Louis de Brunet, son cousin, en 1631. David était très bon et charitable si on en juge par les legs importants qu'il fit aux diverses personnes à son service. Il dut mourir vers 1661. Dans son testament, rédigé à Thouels en 1653, il demande que "son corps soit enseveli dans l'église de Notre-Dame-de-Massiliergues, au tombeau de ses devanciers". Comme il fait appel à l'intercession de la Vierge Marie et des saints, nous sommes certains qu'il était catholique, contrairement à son père.

LES BRUNET

Louis de Brunet Castelpers-Panat

    Par son mariage avec Anne, fille unique de David, il hérita des possessions des Panat, des Lévis, des Castelpers, à condition de porter le nom de ces familles.

    Grièvement blessé le 16 mai 1649 dans la dernière guerre de Guyenne, il testa et mourut le même jour à Libourne. Il laissait trois filles et trois garçons dont Jean Samuel, son héritier. Sa femme mourut aussi avant son père, David, avant 1661.

Jean Samuel Brunet de Castelpers, vicomte de Panat

    Petit-fils de David et fils de Louis de Brunet, il épousa, le 25 février 1660, Jacqueline d'Epinchal. En 1674, le maréchal d'Albret lui écrivait : "comme à un de ses amis les plus considérables et sur lequel il comptait pour défendre les côtes de Guyenne menacées."

    Dans deux documents signalés, mais que nous n'avons pu retrouver, Jean Samuel fit, dans l'un, en 1671, le dénombrement de ses multiples possessions, en 50 pages ; dans l'autre, il désignait tous les arrière-vassaux et arrière-fiefs situés sur la seigneurie de Coupiac et de Castor.

    Le 19 novembre 1704, il est porté comme habitant de Coupiac, dans le registre paroissial, à l'occasion du mariage de sa fille Louise, avec Félix Saussol de Connac.

Joseph Brunet Castelpers, appelé marquis de Panat

    Fils de Jean Samuel, il épousa Marie de Toulouse-Lautrec le 27 janvier 1700 ; un de ses fils fut ondoyé à Coupiac le 20 octobre 1703 ; un autre de ses fils, né le 12 octobre 1704, fut baptisé dans l'église Saint-Pierre de Coupiac par Vernhet, archiprêtre. Le parrain et la marraine furent deux mendiants du lieu : Antoine Rouquette et Angélique Fabre.

    Joseph mourut en 1739 et sa femme en 1745.

Joseph II Brunet Castelpers-Panat

    Quatrième des neufs enfants de Joseph Ier, il succéda à son père comme comte de Panat, vicomte de Peyrebrune et Cadars, baron de Pujols, seigneur de Coupiac, Castor, Thouels...

    En 1750, il épousa Françoise de La Rochefoucauld-Langeac, soeur du cardinal de La Rochefoucauld-Langeac, soeur du cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen.

    Il était chevalier de l'ordre de Saint-Louis, capitaine de vaisseau et fut chef d'escadre des armées navales de France.

    Etant donné son grade et son rôle sur le plan national, on ne devait pas le voir souvent dans ses divers châteaux, déjà sans doute bien détériorés.

    C'est lui, pourtant, qui demanda, en 1753, la construction d'une église dans Coupiac pour remplacer celle de Massiliergues et la chapelle Saint-Pierre, trop petites pour contenir la foule des fidèles venant vénérer le "Saint-Voile".

    Dans un document de 1760, il dressa l'inventaire de tous ses biens dans la seigneurie de Coupiac : château, écuries, greniers, jardin, pré, bois, plus les censives, champarts et autres droits sur les terres concédés à bail à des particuliers. Il mourut en 1776, doyen des officiers généraux de la marine.

Dominique, François de Brunet, comte de Panat

    Né le 3 août 1752, il succéda à son père en 1776. Il fut le dernier des de Panat, propriétaire du château et de la seigneurie de Coupiac.

    En effet, il vendit le tout, en 1778, à d'Izarn de Méjanel, gouverneur de Saint-Sernin.

    La plus grande partie du prix de vente, qui fut fixé à 75 000 livres, fut utilisée à payer les dettes du comte de Panat. Une fois celles-ci déduites, il resta au vendeur 30 000 livres.

    D'autre part, si on en juge par les importantes réparations faites par l'acheteur, le château devait être en bien mauvais état et pratiquement inhabitable.

    La vente du château par de Panat, peu avant la Révolution de 1789, lui a sans doute valu la chance de ne pas avoir été détruit ou au moins très abîmé, contrairement à tant d'autres châteaux en France, soit démolis, soit transformés en "carrières" de pierre.

 

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