LA FEODALITE (Xe - XIVe SIECLE)

 

SA NAISSANCE

    Après la naissance de la féodalité par l'intermédiaire des baronnies carolingiennes, comtes et vicomtes s'approprièrent petit à petit leur fonction et les biens dont ils avaient la responsabilité du IXe et XIe siècles, et les rendirent héréditaires dans leurs familles. Ainsi naquit toute une hiérarchie seigneuriale avec suzerains et vassaux. Mais ils se faisaient souvent la guerre entre eux pour défendre leur patrimoine. D'où la construction des châteaux forts, qui remplacèrent d'anciennes "villae" gallo-romaines, et qui furent souvent élevés sur le même emplacement.

    Ce fut le cas de Coupiac.

LE PREMIER CHATEAU DE COUPIAC

    Nous ne savons que très peu de choses sur ce château. Nous ignorons même le nom du seigneur qui le fit construire, au IXe siècle. Coupiac serait déjà mentionné dans les chartes de cette époque, d'après l'historien du Rouergue, de Gaujal, au siècle dernier. Il occupait l'emplacement du château actuel. Il ne semble pas en rester de traces dans la construction existante, vraisemblablement plus grande.

    Une légende rapporte la présence d'un souterrain partant de la tour nord-ouest et aboutissant à l'avant-poste de Castelfalaise ; petite construction dont on voit des pans de muraille sur le rocher dominant la rivière, entre le Cambon et Bonnerive. Du Xe au XIIIe siècle (1238), le château fut la propriété des comtes de Rodez, ainsi que Peyrebrune, Thouels et Castor. Il semble qu'à une époque, il ait été la possession commune du comte et de l'évêque de Rodez, puisque le comte devait rendre hommage à l'évêque pour les châteaux de Coupiac et de Castor.

    En 1238, le comte de Rodez cède au vicomte de Panat les châteaux de Peyrebrune, Coupiac et Castor. Hugues III, comte de Rodez, ennuyé d'avoir à rendre hommage à l'évêque de Rodez pour les châteaux de Peyrebrune, Coupiac et Castor, échangea ceux-ci, en 1238 avec Archambaud, vicomte de Panat, contre le Château de Salles-Comtaux et la seigneurie de Marcillac.

    Dès lors, les seigneurs de Panat vinrent habiter leurs nouvelles possessions ; Peyrebrune d'abord, point culminant entre Alrance et Villefranche-de-Panat. Il y avait là une cinquantaine de foyers. Mais peu à peu, ce petit village a été déserté au profit de Villefranche-de-Panat, fondé par le seigneur de Peyrebrune.

LES SUCCESSEURS DU VICOMTE ARCHAMBAUD DE PANAT ET LEURS RAPPORTS AVEC LES COUPIAGAIS

Construction du four banal

    A Archambaud avait succédé son fils Pierre Ier, mais c'est le fils de celui-ci, Pierre II, qui fit construire le four banal en 1301, situé entre la porte sous le presbytère et la maison appartenant actuellement à Bertrand.

    Les Coupiagais n'acceptèrent de se servir de ce four qu'en posant certaines conditions précises ; en particulier, sur l'entretien du four, son fonctionnement (et sur les droits de chasse sur les terres du seigneur).

Nomination des syndics

    En 1303, une contestation s'est élevée entre le seigneur Pierre II et les Coupiagais à propos de la nomination et du rôle des syndics, qui remplissaient les fonctions de notre conseil municipal. Une transaction dut établie sous le contrôle du comte d'Armagnac et de Rodez, suzerain du comte de Panat. Elle précisait la manière dont devaient être élus les syndics, les pouvoirs et le rôle de ceux-ci, au sujet de l'imposition des tailles et de leur levée ainsi que des travaux intéressant la communauté.

Fortifications du camp de Coupiac en 1356

    Toujours sous Pierre II, en 1356, un jugement porté à Rodez par Gailhard Saumade - juge du comte de Rodez -, règle un différend qui s'est élevé entre le seigneur de Panat, d'une part et, d'autre part, les feudataires du seigneur, ses vassaux et la communauté de Coupiac représentée par son syndic principal. Il s'agit de la continuation et de l'achèvement des fortifications du camp retranché de Coupiac, travaux commencés en 1354, mais abandonnés par suite de la mauvaise volonté que mettent certains à payer les tailles nécessaires. Les contestataires affirment qu'ils n'ont aucune obligation de fortifier le camp, ni d'en assurer la garde.

    Pierre de Panat demande au juge d'ordonner ce qui est juste, à cause des dangers et du péril que l'inachèvement des fortifications pourrait constituer. Le juge prescrit alors que les travaux commencés devront être continués et achevés pour la défense du camp. Chacun des feudataires et des habitants contribuera aux dépenses nécessaires selon la part déjà versée pour les travaux faits. Un bon capitaine sera nommé pour établir les gardes. Il le fera avec justice, et selon ce qui lui paraîtra devoir être fait, d'après son expérience.

 

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