CONSTRUCTION ET DESCRIPTION DU CHÂTEAU ACTUEL

 

ORIGINE

    L'installation de la famille de Panat à Coupiac au XVe siècle semble indiquer que le château actuel a été élevé à cette époque.

    L'observation des trois tours restantes fait état de quelques différences d'architecture qui témoignent d'un étalement dans la construction.

    La fin de la guerre de Cent Ans fut une période relativement calme et prospère, permettant aux de Panat et aux de Castelpers-panat de bâtir, avant le début des guerres de Religion, un château plus confortable, et sans doute plus spacieux.

    Si l'on considère le style du château, nettement gothique flamboyant dans son ensemble, on ne peut le faire remonter au-delà de la moitié du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, en tout état de cause avant la Renaissance dont la profusion ornementale est déjà perceptible. En effet, le gothique flamboyant commence à cette époque-là, et il est caractérisé, en particulier, par l'arc en accolade et les arcs à nervures prismatiques, que l'on retrouve respectivement sur les portes les plus basses du château et les nervures des arcs de plusieurs tours. Les fenêtres à meneaux du 2e étage sont les mêmes que celles du château de Loc-Dieu, près de Villefranche-de-Rouergue, qui est certainement gothique flamboyant.

    La cheminée en pierre qui se trouve dans la "salle de l'horloge" au sommet de la tour sud, est aussi du XVe siècle. Une cheminée identique était placée au sommet de l'escalier situé dans le donjon ; malheureusement, elle a été démolie.

    Primitivement, le château paraît avoir été flanqué de quatre tours prenant pied au bas de chacun des angles du rocher, portant la masse du corps dominant le bourg. Mais, pour punir le seigneur Louis De Panat qui avait participé à la révolte du compte d'Armagnac et de Rodez, Jean V, en 1465, Louis XI fit raser un quartier de son château. Cela explique sans doute pourquoi toute la partie située entre les tours Nord a été construite à la Renaissance pour compenser la perte subie.

    Des portes ont été ouvertes à chaque étage pour communiquer avec le corps Renaissance, dont une très belle au premier étage.

    Au fond de la cour intérieure, une nouvelle façade, sans aucun style, a été construite, sans doute tardivement. Sur elle, s'ouvrent des fenêtres éclairant des chambres assez étroites, sur trois étages.

    Il n'y avait pas, d'abord, de cour intérieure, mais seulement un passage conduisant à l'intérieur du château, depuis le grand portail surmonté d'un beau blason gothique, légèrement "martelé" à la Révolution.

DESCRIPTION

Vue de l'extérieur

    Le château de Coupiac en impose par ses dimensions en surface et en hauteur ; avec ses mâchicoulis, ses latrines, ses meurtrières, les belles petites fenêtre des tours et les grandes fenêtres à croisillons du 2e étage, au sud-est.

    Au pied de la tour nord-est, s'ouvre une petite porte très belle et surmontée d'un blason complètement effacé par les révolutionnaires. Cette porte permettait la communication des habitants du château avec la chapelle Saint-Pierre qui s'ouvrait en face par un grand portail. Celui-ci existe toujours, ainsi que la tour carrée dont il faisait partie et qui a été transformée en oratoire de Notre-Dame du Saint-Voile, en 1968.

    Au niveau du 2e étage, il y a une belle fenêtre du XVe siècle surmontée d'un oculus polylobé.

    Le sommet des murs entourant le château portait une galerie en mâchicoulis. Il en reste une petite partie à côté de la tour sud ; la présence de cette galerie est prouvée par les encoches où s'encastrait la pierre de taille de base, dans les tours, et par les portes donnant accès aux pièces du sommet, actuellement inaccessibles. Au sud-est, le chemin de ronde portant aujourd'hui les rives de la toiture, s'appuie sur des corbeaux en pierre de taille, maintenant simples témoins de ce qui a été.

    Il est impossible de dire avec exactitude à quelle date cette galerie a été supprimée. Peut-être en 1778, lors de la restauration du château par Messire d'Izarn ?

A l'intérieur

    Immédiatement après le portail d'entrée, une porte, à droite, donne accès à l'escalier "à vis" qui conduit aux grandes salles du premier étage et du second, et qui débouche au sommet, sur la petite partie de galerie conservée.

    Au niveau de la cour, deux petites portes donnaient accès aux deux caves du château, actuellement transformées en salle polyvalente, après suppression des murs de séparation. Cette salle est voûtée, et la grande scène est construite à la place d'une ancienne chambre.

    Au fond de la cour, on entre par une grande porte dans un corps de logis du XVIIIe siècle, sur lequel donne une chambre et surtout la cuisine voûtée du château, avec une immense cheminée au manteau soutenu par un arc surbaissé. Un four s'ouvre à l'intérieur de la cheminée. L'évier et le potager sont placés contre le mur de l'ouest, et le réduit à côté, dans la tour, servait de garde-manger. Devant la porte de la cuisine s'amorce le second escalier en spirale conduisant au sommet du donjon. Au passage, il donne accès à deux grandes salles superposées au-dessus de la voûte de la cuisine.

    De cette partie fort délabrée du château, l'Association des amis du château a permis la restauration de deux salles depuis 1982. L'une sert actuellement de salle d'exposition et de réunion (appelée "Salle de la Justice") et celle du dessus sert de dortoir, avec un bloc sanitaire voisin.

    Le même escalier communique, au premier étage, avec un autre vestibule, au-dessus de celui du rez-de-chaussée, où l'on remarque deux belles portes ; l'une Renaissance ouverte dans l'ancien mur du château, conduit à une chambre récemment restaurée. L'autre donne sur la grande salle du premier étage. C'est une belle porte de plus pur style gothique flamboyant.

    L'immense salle du premier étage était autrefois divisée en deux pièces par un mur très épais. Dans l'une d'elles, appelée "Salle Rouge" se trouvait, semble-t-il, une très belle cheminée en pierre de taille, dont le manteau était porté par deux colonnettes de granit avec, sur le devant de ce manteau, un bel écusson. C'était, sans doute la "Salle Noble". Le mur de séparation des deux pièces et la cheminée ne furent enlevés que vers 1880, pour en faire une vaste salle qui servit d'église paroissiale, en attendant la construction de l'église actuelle. Au-dessus, au deuxième étage, il y a une pièce aussi vaste, mais avec des fenêtres à croisillons. Dans les tours, tous les étages sont voûtés, les uns en plein cintre et les autres en arcs brisés. Les voûtes que l'on trouve dans la tour sud, ou de l'Horloge, sont octogonales et en croisées d'ogive, aux arcs nervurés. Les pièces, dans les tours, constituaient des lieux d'observation et pouvaient servir aussi de chambres. Au sommet de la tour sud, dans la pièce où était l'horloge, on peut voir une cheminée en pierre de taille du XVe siècle. On y voit aussi une curieuse meurtrière circulaire, ou canonnière à rotule ; elle contient un globe mobile percé d'un trou, de manière qu'en tournant, l'ouverture soit toujours complètement obturée.

    Les toitures, telles qu'elles sont, ont été refaites en 1778 par le nouveau propriétaire : d'Yzarn de Méjanel. Toutes ont été restaurées successivement depuis 1900. Cela explique que, vu de l'extérieur, le château ait bonne apparence. Malheureusement l'intérieur a été trop longtemps laissé à l'abandon et au pillage.

 

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